Sibylline égérie a ri de mon poème
Et elle a bien raison ! Il n’a que murs épais…
Le toit cache le ciel, sa façade est si blême
Et sur le vert gazon de comiques toupets !
J’ai tant de lubies que récuse ma plume
Et tant d’amours bercés que mon encre bannit
Je déclame les vers comme on exprime un rhume
Et me prive de jeu tel un morveux puni.
Faire fi du poète et de son convenable
Esprit qui fait écho à l’égo du discours
Tenté comme tente, entêté pauvre diable
De fleurir les jardins et de damer les cours.
Dès lors je me défais des désuets atours
Qui au fer, trop longtemps, ont marqué ma posture
J’exubère, extravague, imagine les pourtours
D’une muse musant dans la désinvolture.
Sur la plage du jour, esquisser un tableau
Un paquebot d’ivresse, un radeau qui méduse
Un submersible d’or qui va au fond de l’eau
Taquiner le vieux poulpe aux airs de cornemuse.
Sur la page du soir, j'installe mon châlit
Et d’une strophe fait chaleureuse lumière
Où les vers danseront comme au temps de Bali
Effeuillant l’inhibé dans ma vieille chaumière.
Égérie rira peut-être encor de moi
Du poème maison, du sous-marin foldingue
Mais ce ne sera plus comme hier sans émoi
Le cœur battra si fort la chamade bastringue !
A.Alloun
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Prière ne pas remonter mes anciens textes, merci
Le tagastin: quand on vit d'amour et de vers, il faut assumer ses coliques!