UN PUITS QUI NE SAIT TRAHIR
Profond, fort éloigné et toujours silencieux
Il cache le secret important de tant de récits
Du plus récent des souvenirs au plus vieux
De multiples récits de là , des récits d'ici
Cette jeune fille aime tant ce beau garçon
Ce beau garçon aime tant cette jeune fille
Tout est humblement gardé et sans façon
Nul petit beau fragment su dehors ne brille
Ce tendre époux, piégé, a découché la veille
Ayant déjà prétendu être en si long voyage
Qui peut alors le savoir, même s'il essaye?
Un secret certain et que l'on tourne la page!
Ce vieux est venu pleurer sa douce défunte
Il a versé de ses larmes dans cette eau
Il a répété cent fois le beau nom de sa sainte
Seules les froides pierres ont ouï ses plaintes
Un Jean Valjean a conté sa très dure peine
N'ayant trouvé d'âme pour le réconforter
Que ce sourd trou égarée dans la vaste plaine
Ni des paroles entendues, ni le secret emporté
Je suis ce profond puits, venez dire et boire!
Et cachez chez moi vos moindres secrets!
Qu'on se mire en moi! on ne peut rien voir
Mais j'attends qu'un jour tout vous soit réparé
Je suis l'ami des muets, le frère des esseulés
Quand le besoin vous prend d'alléger le cœur
Dans les espaces désertés, dans les coins reculés
J'ai une ouïe qui sait bien apaiser vos douleurs