Seul le matin est son sosie
Il ne lui reste que le beau matin
C’est déjà une bonne chance
Il s’y attache comme un saint
Contre mélancolie et démence
Pour son âme meurtrie un soin
Mais le cœur lui reste si fragile
Il se réveille, très triste, des fois
Secoué par une âme et une ville
Dans une mémoire qui ne déçoit
Et frissonne le corps, pleure le cil
Loin, très loin s’est filé un récit
Peu possible et le beau rêve aidant
Les grands souhaits naissent ainsi
Et l’impossible est presque évident
L’ailleurs n’est qu’un très proche ici
Un sourire passe comme l’éclair
La première lettre colore le ciel
Un parfum traverse le grand air
Et partout le souhait semble réel
S’ouvre un paradis, se ferme l’enfer
Et s’ouvre l’œil, se cache le rêve
Ni la soie touchée, ni l’ombre vue
De son court sommeil le rien se lève
Il détruit vite le possible et le prévu
Adam est présent, n’est venue Ève
Le beau est loin parti, un beau renaît
Et dieu merci, vivement Le matin !
Elle est sa sœur, il est son frère aîné
Avec le même charme, le même teint
Deux faces en or d’une seule monnaie