Qu’ai-je fait à l’aube ?
Qu’ai-je fait à l’aube pour m’oublier ?
Ai-je blasphémé même une fois ?
Je ne vois son tendre tablier
Effacer ma peine et inviter ma joie
Aube ! Tu t’es trompée
Ce n’était sûrement moi !
J’ai, pour toi, boudé le sommeil
Et le repos et les rĂŞves
J’attends tes couleurs du premier mai
Faut-il alors que je crève ?
Je t’ai aimée, tu ne m’as aimé
Tu fus mon sol et ma sève
La nuit me guette, j’en suis sûr
Et je n’aimerais d’autres couleurs
Sans toi, je n’ai quoi faire de l’air pur
L’absence est un adieu et une douleur
Blessé et je n’attends de cure
Et je vois mon jour qui meurt
Je ne sais si le crépuscule
Admet que j’en fais mon compagnon
Je sais d’avance que le choix est nul
Me menacent la solitude et le néant
L’espoir est fait de grandes bulles
Souffle le vent, elles s’en vont