Pleure, oh pays trahi !
Un pays dans le Cahot
Et il loge dans le cœur
On ne trouve ni le geste, ni le mot
On est assiégé par la douleur
Le laid chasse le beau
Dans un pays qui se meurt
Rien ne dit un peu d’espoir
Les fleurs naissent pour mourir
Le printemps ne donne rien à voir
L’hiver guette pour rire
On ne veut du pays, on cherche le pouvoir
Pointe déjà le pire
Où sont passées les promesses ?
Je ne vois d’Eldorado
Tout bascule, tout régresse
Il est très lourd, le fardeau
Ma dulcinée brune a perdu ses tresses
Et je suis fragile, je n’ai de dos
Je vois Kairouan qui glisse
Vers un tunnel au bout peu rassurant
On défait, on ne tisse
Nul remède essayé n’est épurant
D’un grand amour est né le vice
Le peuple est alité, délirant
De ma mansarde, je vois le mal venir
Troie n’a plus un Hector
Sont passés les temps de prévenir
On croit enterrer un tort, renaît ce tort
Ma mère se meurt, je ne fais que gémir
L’esprit pleure, suffoque le corps