Regarder, c’est parfois dire !
Épris d’elle plus que l’esprit n’imagine
Il se démène comme un enfant perdu
Il veut un mot aussi grand que la Chine
Et un véritable compte rendu
Pour exprimer un émoi qu’on ne devine
Un « Je t’aime » est trop répété
Il ne suffit pour contenir tout ce qu’il sent
Incapable de tout signifier, de tout refléter
Le redire, il n’ose faire, il ne consent
Dommage quand le cogito se voit arrêté !
Elle ne fait que déborder de son cœur
Et il lui cherche la perle rare qui lui convient
L’impuissance est parfois une grande douleur
Il doit y avoir quelque part un mot qui ne vient
Issu de l’essence de la musique et des couleurs
Toutes les langues s’avèrent impuissantes
Devant cette vague de trouver l’introuvable
Il veut l’âme du soleil, de la brise et de la menthe
Des lettres en or pour son propre vocable
Ne servent à rien les vers, les fables et les contes
L’amour est un maître aux ordres exigeants
Et le cœur amoureux a ses raisons fortes
Il se fie comme un poète à l’improvisation
Il plante son ombre devant sa porte
Son regard sincère a abrégé une déclaration