L'ÉTÉ DERNIER
Ton œil déjà troublé savait le temps venu.
Et de la mort guettant le spectre vil et nu
S'étonnait ton regard de quelque stupeur vague,
Dans le sinistre effroi d'un destin qui divague.
Ce n'était donc que ça ? Ce lent consentement
À la perfide loi dont immuablement
Au détour d'un chemin de l'indécise vie
S'abat le couperet sur l'âme inassouvie ?
Défiant le malheur de ton grinçant humour
Tu affûtais encore en dernier calembour
Le charme abrupt et vert d'une plaisanterie,
Disant qu'en tout moment, il faut toujours qu'on rie.
De l'au-delà vis-tu la promise clarté,
Ses éthérés flambeaux, alors qu'en aparté,
Dans ton corps crucifié d'une stagnation lourde,
Tu suivais de ton mal la voie atroce et sourde ?
Quand le sort aboya son jugement moqueur,
Aux tiens désemparés vrillant le deuil au cœur,
Quand tu t'es envolé vers d'autres certitudes,
C'est dans le dénuement d'humaines solitudes.
Mon frère, mon ami, requiescat in pace
Dans une main divine ou le néant glacé,
Mais que ce soit selon ce que tu crus sur terre
Et que tu sais enfin, sous ta dalle de pierre.
À Louis
été 2017
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