Pareille au palmier tu t’élances à la conquête du ciel.
Tu offres sans contrepartie tes fruits gorgés de soleil, au gout de miel.
Flamboyante et ivre de tes flirts avec le soleil, ta lumière embrase les étoiles qui s’émerveillent.
Sous la voute céleste, les fruits interdits murissent au contact chaleureux des corps qui s’épuisent.
Sévère, dure, inaccessible, tu n’es que tendresse pour qui sait te câliner.
Jument racée, tu te cabres et piétines l’intrus qui désire t’enfourcher.
Lionne des hauts plateaux, tu offres à ton roi tes déhanchements.
Ton corps transpire aux sources de la vie, tes envies.
Rassasiée tu t’accordes une trêve.
Tu te vautres dans les bras de l’objet de tes tourments, à tes moments perdus.
Quand aimer est un vain mot, les verbes espérer, projeter, patienter, n’ont plus leur raison d’être.
Viens au petit matin me retrouver au creux de la vague du besoin.
Viens et pose sur ma bouche tes lèvres enfiévrées.
Bois au goulot de ma bouche le nectar enivrant.
Viens et remplis ce vide qui m’habite.
Reste au cœur des délices de mon jardin fleuri.
Charef