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Pour lui j'ai tu mes pleurs, mes soupirs étouffés,
Puis accroché des fleurs à des mots de tendresse.
Pour lui, j'ai su enfin à n'en pouvoir douter
Mettre au bout de ma plume un regard de jeunesse.

Pour lui chaque saison ouvrait grand mes fenêtres,
Bien loin de nos deux coeurs mélancoliques et sourds.
J'ai vu passer le temps oublieux du mal-être,
De l'automne arrogant, de l'hiver bien trop gourd.

Pour lui, j'ai dénoué tous mes vieux fils d'orage,
Capturé son regard, éloigné mes tourments.
J'avais craint qu'il ne fuit. Dieu! Ôter de mon visage,
Ne prêter à sa vue que l'ombre de mes ans.

Qu'importe si mon coeur lui prête allégeance....
Pour l'aimer Lui je veux oublier mes blessures
Souhaiter qu'il ait pour moi quelques folles indulgences
Mais les heures sont là m'infligeant leur morsure.

Mes mots sont sur sa peau comme un lierre grimpant
Ils s'accrochent au flanc de sa belle constance.
Pour lui, je l'écrirai, j'en fait ici serment,
De n'être pour un jour que sa seule évidence.