Plume de platine Inscrit le: 19/6/2016 De: |
IMPRESSIONS DU NORD, IMPRESSIONS DU SUD IMPRESSIONS DU NORD
Les gueules noires,
Une campagne aux mornes plaines, que l'on appelle le Nord Terrils pour cathédrales, chevalets pour beffrois Le pays des gueules noires a l'odeur de la mort Le peuple des ténèbres souffre de la faim et du froid.
Chaque matin, la terre avale ces malheureux L'échine pliée, cassée par un travail de bête Un salaire de misère pour nourrir des ventres creux Vivre ou crever, leur vie n'a pas le goût de fête.
Des mains de forçats pour extraire l'or des enfers Des regards hagards, du charbon pour tout horizon Peur du grisou dans les profondeurs de la terre Les mineurs, des hommes, les travailleurs des bas fonds.
Mer du nord,
Sur ces longues étendues de sable, la mer du Nord Tel un cheval de bataille cabre ses vagues hurlantes Sur des remparts de dunes, seule, une armée d'arbres morts Résiste, quant au large, la tempête est déferlante.
Marée basse, la mer se retire loin du rivage Le vent souffle sur la plage nue, des mouettes volent haut Dans le ciel nuageux, la nature reste sauvage La grisaille de l’automne se reflète dans les eaux.
Des pêcheurs vont souvent au bout de la jetée La houle se fracasse sur les rochers, laissant voir Que la surface de leur dos rond, chalutiers Et bateaux de plaisance rentrent au port tous les soirs.
Un jour en mer,
Jour de tempête en mer du Nord, l’écume grasse Vient s’écraser en flocons dans les crevasses La houle se casse sur le dos des rochers Et se fracasse sur des crabes amochés.
Un chapelet de moules résiste au grand vent Accroché à un poteau, comme à du ciment Des galets blancs et ronds, roulent, au fil des marées La bourrasque secoue les esquifs amarrés.
Pas de répit pour les marins, il faut pêcher Lutter contre les éléments, se dépêcher A remplir les cales, des poissons capturés De remonter les filets, des fonds labourés.
Les mouettes et goélands suivent les bateaux Attendant que les hommes jettent dans les flots Les cadavres malodorants du menu fretin En poussant des cris de petits diablotins.
Dès le retour au port, les caisses descendues Sur le quai, sont aussitôt proposées, vendues Lors de la criée, les soles et les carrelets Iront sur l’étal d’un mareyeur, sans délai.
Et comme chaque vendredi, pour le repas Du midi, sera servi, sans grand apparat La brandade de morue, aux croûtons aillés Un plat aimé, apprécié, dans les foyers !
IMPRESSIONS DU SUD
Esprit Provence,
Le doux pays des hommes et des dieux Terre de contrastes, terre de lumière Le mistral qui chasse les nuages, sculpte les arbres La brise qui transporte le parfum de la garrigue
Les champs de lavande aux fragrances odorantes Les chevaux et les taureaux en liberté Les peintres, aux tableaux pittoresques Les marchés où l’on entend l’accent chantant
Les petits ports au bord de secrètes calanques Les pins qui se reflètent dans la mer qui scintille Les maisons aux murs de pierre, aux jolis cabanons La Provence, un esprit, un art de bien vivre.
Au milieu des tempĂŞtes,
Au milieu des tempêtes, au milieu des tumultes Quand la mer se déchaîne et que la terre rugit Un grand oiseau de feu étend ses ailes de brume Sur le sommeil profond d'un pâtre endormi.
Et sur la montagne au sommet tourmenté Quand la forêt recouvre de son vert manteau Des espaces naturels, coule au fond de vallée Le chant minéral d'un torrent indompté.
Puis quand le vent amène de suaves fragrances S'élèvent des champs de lavande, les odeurs bleutées Des rêves d'enfance, aux couleurs de Provence Aux ocres aigre douces, aux charmes désuets.
De la pierre d'un vieux moulin délabré On entend le bruissement millénaire De la roue qui s'épuise nonchalante À moudre, le grain de nos souvenirs.
Assis sur la margelle d'un vieux puits sans fond Je contemple la lune mutine et les étoiles Qui dans un bal astral, dansent une gigue Endiablée, et je rêve enfin, à la beauté du jour !
Un été en Provence,
Douce Provence ! Pays de mon enfance J’attendais impatient de venir l’été De quitter la maison et passer les vacances Avec mes parents pour ces mois de gaieté.
Nous n’étions pas riches, pour rien au monde Je voulais aller ailleurs, des rires et plaisirs C’était toute ma jeunesse, pas une seconde A perdre, car il fallait à tout prix partir.
Je ne pouvais oublier dans mes bagages L’élément essentiel à tout bon nageur Le slip de bain, me baigner ! Fallait être sage Attendant l’arrivée et éviter les heurts.
Et voilà enfin ! Cet instant tant désiré Sortir de l’auto et courir droit vers la mer Je criais ma joie au ciel, pour admirer La beauté de l’endroit, je me croyais Homère.
Et hop ! Je plongeais dans la Méditerranée Le bonheur de nager dans ces flots merveilleux Sentir le soleil sur la peau, pouvoir flâner Près des oliviers, j’étais vraiment heureux.
Marcher dans la garrigue, sentir les bouquets De fleurs sauvages et que j’apportais le soir A ma mère, je pensais au petit paquet De lavande que j’allais donner à Edouard.
Olivier,
Je suis l'Olivier de Méditerranée L'arbre millénaire qui sent bon la garrigue Le thym, la lavande, à ce temps suranné Où les cigales stridulaient près de Martigues.
Moi qui écris, je porte ce joli prénom Et surtout quelque part, un peu de la Provence Cette terre de soleil, aux petits cabanons En bord de mer, doux souvenirs de mon enfance.
Je suis l'Olivier de Méditerranée Au tronc tortueux, rempli de nœuds et de bosses Mes branches se tortillent depuis tant d’années A voir des enfants, je m’amuse comme un gosse !
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