Dis moi l’ami si ton adresse
Révèle un nid où tout sautille
Sans béquille,
Lorsque le soir, dans la charmille,
Le long trille
Montre l’oiselle en allégresse ?
Et puis ton lit où tout repose,
Est-il couvert de cette couette
Fort douillette
Qui peut celer la mine en fête
Mais muette
De ta compagne aimant la chose ?
Lorsque survient en ta pupille,
Sans prévenir, cette étincelle
Pour la belle
Est-ce que l'heur de jouvencelle
Qui chancelle
La fait sortir de sa coquille ?
Quand, à l'alcôve encor humide,
Parvient le son d’un long murmure
Qui perdure
Est-ce le chant de la ramure
Qui augure
Qu’un rossignol n'est plus timide?
Tu sais si bien parler des choses
Pour attirer ces pauvres d’âmes
Qui se pâment
En t’écoutant dire tes gammes
Chaudes flammes
Qui sont selon, en vers ou proses.
Vois-tu l’ami ce qui m’inquiète ?
C’est qu’imitant ton attitude,
Sans étude,
Je pars souvent dans l’inquiétude,
Aptitude
A faire fuir toute conquête.
Conseille moi donc sans préface
Raconte aussi quelque finesse
De jeunesse
Où tu faisais souvent promesse
Sans grand-messe
Sachant ne pas perdre la face.
Et si jamais une compagne
Veut bien me faire une risette
De lisette
Je lui ferai pour mets de fête
Qui s’y prête
Un long dîner avec Champagne.