Plume de platine Inscrit le: 19/6/2016 De: |
LE MONSTRE Le monstre,
Il me mange ! Je sens ses crocs me déchirer Arracher de tendres, juteux morceaux de chair Sa bouche est rouge de sang, ce sang aspiré En de longs flots, pour lui, c’est un champ en jachère.
Il savoure et se délecte, un vrai gourmet Prendre le temps de mâcher, digérer sa proie Je crie de douleur, peu importe, désormais Je connais mon sort, c’est finir en repas froid.
Soudain !, un sursaut, un frisson, dans cet effroi J’ouvre les yeux, je ne vois rien, le noir Un noir total, je n’ai plus mal, je perds sang-froid Et la vie, il me découpe à coup de hachoir !
Plus tard, le monstre a soif et veut boire du vin Il faut l’élixir divin, cherche des amphores Boit, des gouttes coulent sur sa peau lie-de-vin Ivre, repu, le géant s’écroule et s’endort.
Horreur ! Mon esprit n’est pas mort ! Il est dans la tête De l’ogre, c’est un cauchemar ! De la folie Pure, partageant ses souvenirs d’assiette De reliefs humains, purée et brocoli.
Malgré l’abjection, je sens chez le bâfreur Un vrai don culinaire, pour les goûteux fumets Mitonne en sauce, bras, jambes, ripailleur Il aime la cervelle, le meilleur des mets !
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