Tu t’appelles AARON, tu viens de Lybie
Tu as quitté ton pays car de la guerre tu n’avais plus envie
Tu es catholique et chez toi les catholiques on les assassinent.
Tu voulais fuir vers l’Angleterre, retrouver ta famille, construire une petite usine.

Mais, la vie en a décidé autrement, à tes vingt-cinq printemps
C’est à Calais que ton voyage s’est arrêté après avoir été lourdé par tes passeurs
Je sais, les premiers jours, tu as pleuré tant tu avais mal au cœur
Comme les autres, tu as planté ta tente, dormi dans la boue avec les rats par tous les temps.

Certaines personnes, t’ont tendu la main, toi qui n’avait plus rien, t’aider dans les formalités
Hélas, bien sûr c’était loin d’être la majorité.
Les gens que tu croisais avaient surtout peur
Toi, qui ne demandait qu’une douche, un peu de pain et de chaleur.

Ta famille t’a envoyé de l’argent avec lequel tu t’es acheté un zodiac que tu as jeté à l’eau
Tu as failli couler mais les autorités anglaises t’ont repêché
Rentrer en Angleterre, elles ne t’en ont pas empêché
Etre enfin sur le territoire anglais, quel beau cadeau.

Tu sais que tes compagnons n’ont pas eu cette chance.
Et tous les soirs dans une prière profonde tu te lances
Pour remercier tous ces gens qui t’ont aidé, toi qui leur était inconnu
Et demander à Dieu de t’aider à trouver une anglaise qui te fera oublier tout ce que tu as connu.