Le sans abri

Assis au pied d’l’arc de triomphe
Il regarde le monde entier
Il revoit sa vie d’autrefois
Dans ses grands yeux de gamin froid

Il pense à l’angoisse qui jonche
Sa triste route d’puis qu’il est né
Et il se rappelle que parfois
Lui aussi eu l’droit à la joie

Il pense à son père, à sa tronche
Sa mère le couvrant de baisers
L’enfance douce au feu de bois
Et l’écho du chien qui aboie

Il hume le parfum du triomphe
Jeune homme tout juste couronné
Le jour de sa toute première fois
Comme un miracle dans ses bras

Il a encore le goût du ponch
Lors de cette ultime soirée
Qui d’vait ouvrir comme il se doit
La porte du futur sous ses doigts

Oui mais voilà…

Il respire à pleines bronches
La pollution réalité
Sur le pavé sans foi ni lois
Lui qui n’obéit qu’à sa voix

Et sur sa gueule monogomphe
Le temps est venu contrarier
Sa jeunesse trop loin déjà
Et le passé reprend ses droits

Assis sous l’arc de triomphe
Pauvre sans abri fatigué
Sa dernière pensée est pour toi
Jeune demoiselle qui le fut roi !


Loïk Perrin