Sa muse, envahie d’une obscure tristesse,
Ecoute l’horloge accuser sa lenteur,
Devant ces pages blanches où grandit la rancœur
Et cette encre noire qu’il délaisse.
Le poète est lassé de toutes ces richesses,
Et au bord d’un cahier à la triste blancheur,
Accordée à l’ennui qui dessèche son cœur,
Sa plume, privée d’inspiration, paresse.
Il essaie de puiser dans le jardin de sa mémoire,
Là où dorment ces douces petites lumières,
Ces trésors, cette foi qui lui est chère,
Et qui en lui ravive parfois l’espoir.
Mais d’âcres souvenances défilent tristement
Comme des fleurs d’hiver qu’un vent fou emporte,
Sur ce passé sans gaieté il voudrait fermer la porte,
En faisant s’évanouir la trame de ses tourments.
Il se souvient s’être perdu en perfides caprices,
Dans des élans du cœur le mettant en émoi,
Le bien, le mal, il le sait, sont duel siamois,
Et ne sont à l’âme que de simples esquisses.
La tristesse au bord de ses yeux, le fait pleurer.
Et telles des ballerines élégantes et fines,
Légères, gracieuses et divines,
Ses larmes voltigent en soupirs résignés.
Mais comme toutes les autres, elles aussi sècheront,
Son inconscient doucement refermera son cœur,
Sur son mal-ĂŞtre, ses peurs et ses douleurs,
Le laissant vide de toutes Ă©motions.
Demain sa muse reviendra effacer ses souffrances,
Elle fera de lui un être mystérieux.
En guidant sa plume en poèmes audacieux,
Elle fera couler en ses veines l’espérance…
M.P. 11/03/2018
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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.