Lorsque mardi matin je m’en vais au marché
Un panier à la main et le soulier léger
Je ne vais pas bien loin , Ă la porte du coin
Un voisin m’interpelle « Vous allez au marché ? »
Quelques mots échangés, le temps qui va, qui vient
Et les petits enfants et le vĂ´tre et le mien :
Je repars égayée, un refrain à l’esprit
Mais ce n’est pas gagné, ce n’est jamais fini.
Car là dans la ruelle, qui vois-je qui m’appelle
La mère de Vivi qui veut rentrer chez elle
Le cabas alourdi et le pas chancelant
Je la prends par le bras comment faire autrement ?
Cinq minutes plus tard, une autre porte ouverte
Laisse passer un oeil Ă la moustache alerte !
Mraou, répondez-vous, je reviens tout de suite
-pense-bĂŞte- acheter un bon filet de truite-
Lorsqu’essoufflée enfin, j’arrive sur la place
Bruissante de nouvelles, chacun plein sa besace,
Un vieil de violon qui frĂ´le les chalands
Fait valser ces couleurs Ă un rythme dansant.
J’y ai mes habitudes, mes étals préférés
Préférant les paniers aux cagettes plastiques
Les jeunes paysans ne savent pas compter
Et je refais parfois leurs comptes Ă©lastiques
Le producteur AB me voit venir de loin
Il me fait volontiers des signes de la main
-Viens par lĂ , me dit-il : "ces fraises : des merveilles !
Pleines de vitamines, et muries au soleil ! »
L’été je pars plus tôt dans la frise du jour
M’enquérir de salades, radis, topinambours
J’en salive d’avance, gourmande je l’avoue
De saveur, de fraîcheur, de fraîcheur avant tout !
Mon panier n’est pas lourd (c’est pas moi qui le porte)
Il se remplit de rouges et verts de toutes sortes
Parait que le marché c’est bon pour le régime
C’est vrai le pâtissier me fait bien grise mine…
Mais une petite main se glisse dans la mienne
-Tiens tu es lĂ aussi, gentil petit voisin !-
Et quand ses grands yeux noirs se lèvent vers les miens
J’ai soudain dans le cœur une vie plus sereine.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)