L’adolescence

Tu t’dis qu’c’est interminable
Ces biens trop longues après-midi
Où rien ne peut vaincre l’ennui
Seule, dans ta chambre minable

T’écoutes les grands qui parlent
De leurs problèmes fondamentaux
D’argent, de travail ou d’impôts
D’un monde pas vraiment normal

Tu sombres devant la télé
Pour masquer un peu le vide
Qui s’agrandit dans ton bide
D’adolescente échouée

Entre l’enfance qui se barre
Et l’âge adulte qui t’effraie
Tu entraperçois les regrets
Qui d’jà te guettent le soir

Alors, tu cherches un refuge
Dans les images d’Epinal
Ou dans tous ces festivals
Où l’insouciance déjuge

La réalité t’rattrape
C’est l’heure de ranger ta piaule
De nourrir le chat qui miaule
Faire office de sac de frappe

Pour ton stupide p’tit frère
Qui n’comprend vraiment rien à rien
Tu erres comme un orphelin
Dans ta bulle tu manques d’air

Pi y’à moi au milieu d’tout ça
Qui suis une sorte d’ovni
Un grand qu’a pas encore grandi
Ou qui fait semblant en tout cas

Qui t’accompagne en silence
Qui vit dans un monde à part
Qui essaie d’être ton phare
Quand la nuit se fait trop dense.


"Même si je pense mon temps à essayer de te faire sourire, j'en oublie pas moins les soucis qui assombris ta vie."

Loïk. P