Le tumulte

Dîtes-moi savez-vous vraiment
Derrière le beau masque blanc
Le visage de cet homme ?

Il a certes un cœur trop grand
De l’amour pour mille printemps
Et un sourire pour la forme

Les petits l’appellent parfois
Grand-frère ou même papa
Ô c’est dire s’il est amoureux

De la vie et d’ses p’tits gars
Des chansons dites d’autrefois
Qui lui rendent le cœur si bleu

Alors quand le rideau tombe
Qu’le soleil rejoint sa tombe
Et qu’Il s’assoit à son bureau

Sur la feuille blanche colombe
Avant qu’son moral le plombe
Il jette son masque de héro

Il écrit de temps en temps
Des poèmes rouges de sang
De la couleur d’sa colère

Mais ils les gardent cependant
A l’abri de ses enfants
Dont la pureté le rend fier

Il prend soin de conserver
L’apparence bien soignée
Du garçon plein de promesse

Après-tout il faut manier
Le bonheur avec doigté
Pour n’pas mourir de tristesse

Alors quand le rideau tombe
Qu’le soleil rejoint sa tombe
Et qu’Il s’assoit à son bureau

Sur la feuille blanche colombe
Avant qu’son moral le plombe
Il jette son masque de héro

Il redevient le marmot
Qu’il était vingt ans plus tôt
Loin de la terre des adultes

Il laisse courir tous ses maux
A la pointe de son stylo
Et dit adieu au tumulte.

Loïk. P