L’eau s’est retirée
La terre s’est asséchée
Sa surface jadis, lisse
N’est plus que craquelures
Errantes sous nos pieds
La rosée s’est envolée
Faute d’hôte pour se poser
Seule la nuit apporte
Quelques réconforts
En camouflant de sa noirceur
Toutes les soifs en sol humain.
Il y a fort longtemps
J’ai trouvé cette goutte
Elle était seule mélancolique
Gisante sous un soleil ardent.
Je l’ai glissé dans un antre de verre
C’est mon trésor de toute une vie
J’ai perdu mémoire de l’eau
Les nuages amaigris
Ont le vague à l’âme
Le bleu, seul souverain
En ce ciel dénaturé.
Demain, il y aura grande fĂŞte
Le vent a changé son parfum
Apportant Ă son bras
Toutes les eaux prisonnières
Des mois de sécheresses
Pieds nus, nous sortirons
Danser sous la pluie
Nous chanterons en chœur
Ses bienfaits, sa délivrance
Nous pourrons enfin semer
Le riz et le coton.
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sylvianni