Dussè-je m'épuiser entre le mot et toi
Et par peur de l'oubli me suspendre à ta vie,
Dans je ne sais quel ciel implorer toute joie
Comme porte entr'ouverte au destin endormi.
Quand mon coeur trop docile et mon âme païenne
Guideront mon esprit prêt à croire en mes voeux,
Avant que l'horizon ne brille de ses feux,
Puissè-je croire encor' avant qu'hiver ne vienne.
Je n'avais plus de mots à jeter dans le vent,
De ceux que l'on aspire incitant à l'ivresse,
De ceux en monologue dont on fait son présent,
Je n'aurais plus à dire, je serais maladresse.
Dussè-je m'épuiser entre le mot et moi
Car dans ce trait d'union où vit l'apaisement,
Je viens trouver la paix, de celle qui fait loi
Et qui par un soupir devient discernement.
Je serai encor' là composant mes chimères
Butinant quelques mots, en extraire le miel,
Faire vivre d'espoir mes lettres de misère
Pour noyer ma constance, n'est-ce pas l'essentiel.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas