Parfois l'herbe fraîche s'arrête avant les confins du monde,
Et nos jambes maladroites s'enfoncent dans la boue immonde,
Nos bras encor libres se désarticulent dans les airs, affolés,
Tandis que les démons jouissent à l'ouïe de nos cris étouffés.

Parfois le ciel intolérant, sidéré par ce qu'il abrite, s'aigrit,
Et l'épée de la destruction vascille sur l'homme sans abri
Qui, enserré dans l'étreinte étouffante de la brume hostile,
Subit l'humiliante sentence sans en connaitre le mobile.

Parfois la mer si miroitante et protectrice
Se change en marâtre austère et dominatrice,
Aussi le marin trahi n'a pour seul espoir
D'etre frappé par la lame libératrice et non le récif noir.