Une Terza rima sur ce scandale : des milliers de morts causés par des implants peu fiables et pas traçables.
Elles errent en rang, chemises d'hôpital
Flottantes dans le dos, battant leurs fesses molles,
En blanches théories qui fuient l'instant létal.
Ces victimes zombies de technologies folles,
Déambulent au gré d'un capricieux implant,
Qui consume leur corps en maintes fumerolles.
Un pacemaker rouillé met l'homme en rataplan ;
Un défibrillateur en multiples alarmes
Contracte le séant d'une dame tremblant.
Une autre au sein tombé, pleure et de grosses larmes
Claquent en clapotis sur la prothèse au sol ;
Un gars, hanche grippée, voudrait prendre les armes.
Un monsieur s'asphyxie avec un stent trop mol,
Un autre a avalé un peu de sa mâchoire ;
Des stérilets rétifs restent bloqués au col.
On pousse un dialysé, cathéter expiatoire,
Dans ses nausées de brun et ses résignations ;
Mais voici un endroit plus hallucinatoire :
Dans un bloc, à l'écart, sans bruit, sans émotions,
Un scalpel répartit des implants d'argent fiable
A des hommes en vert, experts d'opérations ;
Quand le silence est d'or on pacte avec le Diable.