Nomade fort invétéré et très élégant Il s'installe autour des villes Ni un peu frimeur, ni trop fringant N'ayant de traits laids ou séniles Le beau printemps retire ses gants
Vêtu de forêt, d'aube, de crépuscule Il donne des leçons d'harmonie La laideur le voit et elle recule Chantent les oisillons dans les nids La beauté triomphe, elle ne recule
Nombreux sont ses bons éclaireurs Les papillons voltigent même le soir Dansent les abeilles comme des cœurs La nuit tarde et on ne voit plus noir Sont parfumées et rosées et sueurs
Bon barbier de l'hiver froid et blanc Il est peint sur le teint des écoliers Ni trop paresseux, ni peu nonchalant Il déboutonne les roses chemisiers Parfois silencieux, parfois parlant
Raison de cet instant de félicité subite Qui fait sourire les âmes affligées Il ne déprime jamais et point il n'irrite Il n'admet ni écart, ni mépris, ni rejet Même autour des taudis il habite
Il chante à la chair sa douce poésie Et se libèrent toutes les mains crispées On ne craint de tabou, on ne craint d'hérésie Sur les lits les corps se croisent l'épée Pour bébés, la saison est très bien choisie.