Voilà plusieurs mois
Que j’avance puis recule
Est-ce utile de faire ça ?
N’est-ce pas ridicule ?

Mais voilà qu’aujourd’hui
La coupe est trop pleine
Les conséquences ? Tant pis
Il faut que j’dégaine

A tous les cravatés
Les donneurs de leçons
Sur ce monde saigné
Par vos discours abscons

Vous qui parlez sans cesse
Et souvent sans rien dire
D’un lendemain tristesse
Moderne pour le pire

Où la technologie
Et les réseaux sociaux
Sont l’idéologie
D’une terre de blaireaux

Qui rayent la culture
Au profit de l’image
Qui saigne l’air pur
Pour de jolies cages

Sur des photos insta
Partagées pour le buzz
Le fric à bout de doigt
Moralité honteuse

Qui crachés sur ces mecs
Qui défendent nos droits
Qui ont le cœur sec
Bien qu’un peu maladroit

Mais qui ont le courage
De se battre encore
Quand nous restons sages
Dans nos prisons d’or

Nous les privilégiés
Nous les aseptisés
Oui nous les muselés
D’un système pipé

A toutes les enflures
Qui disent dépassés
La grève et l’injure
De ce peuple ouvrier

J’aimerai rappeler
Que nos droits de l’homme
N’ont pas été créés
Par la bonté quorum

Du bon roi en place
Mais par les révoltés
Fusillés sur la place
Pour notre liberté

Et si ça vous dérange
Derrière vos écrans
Même si le monde change
Nous gardons dans le sang

Nos origines rebelles
Notre cœur travailleur
Nous resterons fidèles
A nos vraies valeurs

Voilà plusieurs mois
Que j’aurai du écrire
Tous ces vers aux aboies
Pour ne jamais subir !


Loïk Perrin