Elles restent sous la pluie
Devant un mur si gris
Les yeux toujours baissés
Le cœur toujours froissé
Ne pas être aperçue
Par les voitures qui passent
N’être pas reconnue
Des commerçants d’en face

Elles restent dans le vent
Devant un mur si grand
Les dents toujours serrées
Les mains toujours crispées
Dans le sac un dessin
D’une ville avec ses tours
La lettre d’un gamin
Avec des cœurs autour

Elles restent avec le froid
Devant ce mur si droit
Qu’elles voudraient voir tomber
Qu’elles voudraient effacer
Elles ont des cigarettes
Un peu de linge aussi
Et des rêves dans la tête
Devenus interdits

Elles restent dos à dos
Devant ce mur si haut
Et venant d’un autre âge
Qu’il touche les nuages
Et cache l’horizon
Pour des mois, des années
Du fond de la prison
Aux yeux des condamnées

Elles restent avec la honte
Devant le mur et comptent
Et les jours et les mois
Avec un peu d’effroi
Où il faudra venir
Et revenir encore
Où il faudra subir
Ces regards aux yeux morts

Elles restent sous la pluie
Devant ce mur si gris
Les yeux vers le trottoir
L’avenir dans le noir
Ne pas penser demain
Même en plein mois d’avril
Quand le soleil revient
Se poser sur la ville

Elles restent avec leur peur
Contre un mur sans couleur
Dont elles n’ont pas la clef
Et qui masque l’été
Rêver encore un peu
Avant d’être trop vieille
En détestant ce lieu
Que trop de gens surveillent

Eric

Espérons qu elles n y retournent pas

Ketty

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Bonsoir Eric,

Magnifique poésie touchante !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla

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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

Ce récit est plein d’emotion Et je trouve qu’il exprime bien la chanson avec d’autres mots d’autres images. The house of the rising sunetait un penitencier mais aussi un lupanar bien connu
Et les prostituees ont fréquenté les deux endroits parfois par choix mais souvent sous la contrainte. Voilà pour ma petite histoire, ceci dit j’ai beaucoup aimé ce poème au rythme sans faille

Merci


6L’20

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“L'homme est un animal domestique, l'animal est un homme libre” (Shovnigorath)

Beaucoup d'humanité dans ce poème que j'ai aimé lire et qui interpelle.
Belle journée
Rolland