Plumes tristes et vers heureux


Ils souffrent, les vers
Mais sans se plaindre
De la vie, de ses revers
Sans geindre
Au fond, c'est l'enfer
Qu'on n'ose peindre

Elle peine, la strophe
Mais avec grand courage
Son mot est sain et sauf
Sont soignées les images
Du beau les étoffe
Et les rend toutes sages

Riche reste la rime
Pour bien régaler l’ouïe
Et la musique prime
Elle charme et éblouit
Toujours elle trime
Ne lui résiste l'ennui

Libre ou bien versifié
Se tient droit le poème
On doit tous se fier
Aux hommes, aux femmes
Leur plume sait défier
Et le comble, elle aime!

Poètes et poétesses
Tous broient l'amer
Et blessés, ils déstressent
Peignant au feu la mer
Et des matins renaissent
Poésie n'est commères!

Quand s'absente le crayon
Il y a peu d'affligés
Le vers perd un rayon
Qui a su longtemps mitiger
Le cri des non-voyants
Et d'autres vont diriger!