La mienne vénale, impossible!




Je la laisse éternellement paître
Dans les champs aux diverses fleurs
Selon mes élans du cœur
Et je sauve être et paraître
Je la brandis sans peur!

La mienne vénale, impossible!
Ma liberté est ma richesse
L'encre tarit, mon sang ne cesse
Et à chacun sa bible
Viendront remords et vieillesse!

L'Homme est mon souci
J'explore toutes ses profondeurs
Je ne trompe, je ne leurre
Des fois j'échoue, des fois je réussis
Je ne veux de sou pour mon beurre

Je n'aime servir le palais
Prince, princesse, roi et reine
L'esprit est tenté, le cœur le freine
Au lieu du miel, je déguste mon lait
Sans inclinaison, sans gêne

Je chante Nina si cela me chante
Je dis mon fond, je n'attends sa pitié
Mon estime reste entier
Pour ma plume qui m'enchante
Né berger libre, je ne peux l'oublier!

Que m'importe le pouvoir!
S'il est bon, pourquoi les compliments?
C'est son devoir s'il ne ment
Mais s'il dévie un petit peu du devoir
J'attaque avec plein d'arguments!

Je la garde honnête, ma plume
La faim se supporte, pas la soumission
N'est éternelle la pression
Quand ment mon esprit, elle s'enrhume
Rester libre est sa décision!