Gouttes rimées pour la soif de Kairouan



La canicule ne recule plus...L'eau se fait rare....Elle était à la portée....Kairouan agonise !!!!




Mieux que l'or, elle est la vie
Et elle est feu, la canicule
L'une vient, l'autre recule
De l'eau amie, on a envie

Elle est des fois flots refroidis
D'un large oued fort généreux
Qui rend le corps sain et heureux
La bête dort, l'arbre verdit

Elle est des fois plusieurs gouttes
Bien calculées, à tout passant
On en tire quelques leçons;
"En été n'est simple la route!"

Au grand désert, elle est beau rêve
Seul résiste le grand chameau
Il a déjà sa ration d'eau
Corps et plantes perdent la sève

Je me souviens de bonnes outres
Bien installées entre trois bois
Mon père appelle à haute voix
On ne répond, vite on l'accoutre

Sont loin partis les bons vendeurs*
Kairouan meurt et elle a soif
On sue très fort et on se coiffe
Pour éviter maux et douleurs

Et l'abeille guette une fuite
Ali tourne le robinet
On se réveille et on renaît
Soif et chaleur s'en vont, s'effritent

Notre ville est sans sa fontaine*
Tous les oiseaux sont asséchés
Tout est pierres, tout est déchets
Avec son eau s'en vont nos peines

On attend pluies et récompenses
Dieu répond à tout appel*
Et le cycle se renouvelle
Prier reste la seule chance


* Vendeur d'eau, c'était un métier bien rémunérée mm à l'époque de la colonisation française, ça n'existe plus.
* Il y avait des fontaines partout à Kairouan pour ravitailler la faune et la flore, plus jamais de ces fontaines
* Prière de la pluie effectuée hors de la mosquée pour demander l'intervention de dieu, on porte ses vêtements retournés.