Dans la grande cuisine
Il y a des miettes de pain
Des odeurs d’épices
Et des fuites de lait
La nappe rouge, finement,
Dentelée aux abords
Tressaille mystérieusement
Comme si elle était hantée
Les quatre chaises bien rangées
Accueillent des livres habillés
D’imprimés aux couleurs vives
Pour se joindre à l’heure du thé
Je m’approche, intriguée
De ces petits sons étouffés
Provenant curieusement
De sous la table vivante
Je soulève le tissu
D’un geste vif et prudent
Prête à me battre ou secourir
Ce qui s’agite, presque inaudible
C’est là . que je vous, étonnée
Deux têtes blanches, aux grands sourires
Faisant tinter leurs tasses
Comme de joyeuses compères
Il ne m’en faut pas plus
Pour éclater de rire
Sacrée grand-mère, elle ne change pas!
Elle a toujours cette horrible peur
Que le plafond ne lui tombe
Sur la tête, à cause du gars
D’en haut, qui tape du pied
Pour garder, soi-disant la forme
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sylvianni