Je ne pensais pas avoir pris
Tant de kilos au cœur
Quand je me suis aperçu
Qu’il peinait sous l’effort
Je me suis demandé alors
Quel printemps n’avait pas fleuri
Comment avais-je pu oublier
Les bras sereins l’enfance
De longues années, insouciante,
J’ai mis de côté tous mes devoirs
Griffonnant des broutilles
Noircissant toutes les pages
La tête à l’eau pour ne pas voir
Ce qui se passait dans ce petit cœur
Endolori de ces vagues froides
Qui passaient et repassaient au pied
D’une fondation fissurée par le temps
Dont mes mains peu expertes, cafouillaient
Tremblaient sous l’ouvrage à amorcer
Sous les souillures de l’esprit
Quand je me suis aperçu
Que mon cœur criait faiblesse
La défaite et l’épuisement
Qu’il peinait sous tant d’effort
J’ai eu pitié et me suis dit
Quel printemps n’a pas fleuri
Pour en oublier toutes ces fleurs
Qui rendent le cœur si léger
Quel printemps n’a pas fleuri
Pour en oublier la caresse
De l’enfance qui volait
À l’aube, tous les sourires
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sylvianni