ETRE

L'amour carillonnant qui s'est tu pour toujours
Sans la flamme n'est plus que la cire figée
D'une larme oubliée au mitan du parcours,
Le triste reliquat d'un dernier apogée,

Sans son joug, qu'un coursier sondant l'immensité
Perdu dans le désert. Tourment n'est que martyre,
Étirement du temps pauvre vacuité
Et solitude enfin, pathétique vampire.

J'ahane droit devant, jetant mon cœur au vent
Et d'un œil quémandeur tourné vers l'invisible,
J'erre dans l'inconnu, chaque pas soulevant
Un peu du voile obscur d'un futur illisible.

Mon être, rendors-toi ! Le monde sans écho
Ne fut qu'absurde songe et dans nulle mémoire,
Ce passage ténu, tragique quiproquo,
Empreinte ne laissa, fantôme dérisoire !

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