C'est le plaisir du gosse au milieu des jardins
Savourant son enfance au soleil des copains,
En tuant pour de faux des voleurs en cavale
Qui tombent en riant dans un bruit de rafale.
Tous ces jeux puérils inventés par l'enfant
Pour éloigner demain et les soucis de grand,
Alors que je pensais à tous mes vrais combats
Qui enflammaient mes pleurs en suivant leurs ébats.
Ce sont les merveilleux rendez-vous de jeunesse
Et les sorties de "boum" dans une douce ivresse,
Les mains au creux des mains, les fiers baisers volés
Et les déclarations dans le fond des cinés,
Les flirts à peine osés dans l'ombre des bosquets
Savourés à l'abri des regards indiscrets
Promettant des "toujours" baignés d'éternité.
Voilà ce que je veux, ce qui m'a trop manqué.
Je sais bien qu'aujourd'hui mon enfance est perdue,
Que mes printemps ont fui cette vie répandue.
Mais je voudrais pouvoir en goûter quelques jours,
Effleurer de ma bouche un peu de ces amours.
Il me faut rechercher le cœur de ces parents,
Y déposer mon glaive et sevrer mes tourments,
Afin de retrouver la paix d'une autre vie
Qui désenchaînera les fers de l'utopie.
C'est à vous de m'aider, à toi qui es mon père !
C'est à vous de m'aimer, à toi qui es ma mère !
Je suis à vos mercis pour expier mes carences
Et partager notre heure au bout de nos absences.
Je suis si fatigué par notre solitude,
A présent j'ai besoin de votre certitude.
Ouvrez nos poings fermés et chassez nos silences,
Pour écouter ma voix perdue dans vos présences.
- Arteaga.