La Tortue

Une tortue sommeille dans le jardin désert
Attendant le printemps, de l'hiver elle est lasse.
Mais au sein de la terre où est passé sa trace
De senteur odorante au doux parfum amer ?

De sa vaste prison, dans son manteau étroit
Enveloppant son cri, ce soir le froid l'assaille
Quand a tremblé son corps, vacillent ses écailles
Dans le vent titubant aux rafales d'émoi.

Il perce le silence en son profond sommeil
Quand ses yeux sont ouverts, comment pouvoir s'extraire ?
Mais de sa force vive et soulève la terre
Qui vêt sa carapace en un souffle d'éveil.

Quand scintille un rayon éclairant son chemin
De lueur printanière à l'aurore première
Tel un envoûtement cette étrange lumière
Etincellle en son âme aux ailes de demain

Et tisse dans son coeur le champ d'un paradis.
Soudain elle a grand faim, quête la nourriture
Pour boire à sa source la soif d'aventure.
Etanchera-t-elle son rêve d'infini ?

Pascal.