Les épices de maman



Sous le soleil cuisant de juillet
Maman étalait ses épices
Mieux qu’elle ne le faisait du blé
Je vois déjà son tamis qui glisse
Fenugrec, myrte et safran mentholés
Laurier, poivre noir, des délices…

Le tout très bien séché
Le tamis bannissait les intrus
Elle disait : »Je ne veux du déchet »
Vite repéré, vite disparu
Sa phrase est devenue notre cliché
Chez nous ou dans la rue.

Chez elle, les jours de fêtes
Nous accourions en bons enfants
Son pilon disait qu’elle était prête
Pour le repas de la bonne saison
Et l’odeur du couscous se faisait nette
La sauce avait de nous raison.

Et elle est douce, l’’odeur de la famille
Soumise à l’art de maman
Elle nous servait un délice de vie
Son plaisir était ce moment.
On avait tous le même avis
Sur le mets qui n’admettait les démons

Depuis bientôt cinq ans
L’épice de la maison n’est plus
On soupire après le terme « maman »
Le couscous est de son épice nu
On se souvient d’elle, on regarde le firmament
Elle est un triste souvenir devenue.