Bonne fĂŞte... papa !
Il est parti trop loin et sans se retourner,
En me jugeant fautif pour moins se condamner
Et pour ne pas pleurer j'ai tant serré mes poings,
Que j'ai saigné à blanc l'aveu de mes chagrins.
Il a même emporté au fond d'un balluchon,
Le livre de ma vie contenant ma raison,
J'ai donc appris tout seul, sans chapitre sourire,
Dans ce bouquin des rues qui n'apprend qu'à détruire.
Pourtant il savait bien qu'un jour viendrait l'enfant
En relâchant sa vie dans ce corps imprudent,
Mais il a réparé l'erreur de son faux pas,
Essuyant brusquement ce qu'il ne voulait pas.
De lui je n'ai reçu que l'ombre de son nom
Qui s'est effilochée aux clous de mon prénom,
Il s'est même amputé les oreilles du cœur
Pour ne pas supporter les cris de ma douleur.
Je ne pouvais aimer, car je n'ai pas appris,
Alors j'ai crucifié aux bois de mon sursis,
Ces femmes qui violaient mes nuits incestueuses
Et ceux qui sermonnaient mes rancœurs impérieuses.
J'ai bu ma survivance aux relents de ma guerre,
Aujourd'hui je voudrais mettre un genou Ă terre,
Afin de recracher mes jours empoisonnés
Et redonner un souffle à mes bonheurs mort-nés.
- Arteaga.