Le Champ de blé
C'est un grand champ de blé qui ondule en douceur,
Tel un songe qui passe en aubade gracile.
Tout cela s'épouvante au moindre souffle habile,
Une brise un peu forte et monte la terreur.
Une perdrix se tait, craignant le prédateur,
Un papillon s'envole et cherche un autre asile,
Mille vagues dorées, mirage versatile,
Moutonnent ça et là, cherchant leur agresseur.
Puis le calme revient dans la plaine brûlante,
La lumière est partout, déesse étincelante,
La terre se dessèche et l'horloge s'endort.
Mais quand le soir renaît, dorlotant les étoiles,
Tout malaise s'enfuit parmi les épis d'or,
Une tiède fraîcheur s'étend comme un long voile.