Oui, je l'ai vue, je l'ai vue sur son lit,
bien plus fraîche qu'une rose qui se dresse.
Étouffant de sourire, un clin d'œil, elle me fit
et me prit tendrement dans son flux de caresse.
Oui, je l'ai vue, penchée sur sa mélancolie,
elle, toute calme, elle, si jeune et si triste.
Si bien triste, dans ce corps lune d'argent et joli,
fleur suprême, rayon doux qui persiste.
Oui, je l'ai vue, lumineuse et d'air frais,
pèlerine de mon mal, pèlerine foudroyée,
exposant un à un, exposant tous les traits
de sa chair outragée, mais pourtant bien payée.
La voilà , toute confuse, la voilà , toute sage.
Humiliée, elle frémit, humiliée, elle s'efface,
s'évadant comme un cygne, s'évadant de sa cage,
doucement sans murmure, doucement sans une trace.
Poème extrait de mon recueil LIQUEUR D'ANGES
ISBN:978-960-930094-0 (Athènes - 2007)
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Citation :
La mort mélange tout:
l'ombre, le vent, le silence,
la poussière, l'herbe
et remet tout en ordre
comme une vulnérable poésie.
JEAN IOANNIS BOZIKIS
www.ioannis-bozikis.com