"Nouveaux Mondes"
Ô grande traversée, une page à tourner,
OĂą nous naviguerons, Sainte Vierge Marie,
Sous la sueur des nuits, sous la frayeur qui prie,
Dans la force des flots que nous saurons donner.
Et puis le vent du large ira s’en démener,
Aux enfers d’océans, aux replis de la vie,
Décharné, dénudé, scrutant loin à l’envie
L’horizon noir de sang des croisades à mener.
Cette nuit de velours déchaîne enfin la chose,
Glauque en voûte de l’Ouest, noir sur noire, et propose
Des Ă©cueils en rideaux sur des mondes Ă passer.
Des terres pour prĂŞcher la religion meilleure,
Les manques sans retour. Allez, c’est bientôt l’heure,
Pour d’abord accoster, puis tout voir trépasser ...
Cavalliero
"Comment se fait-il que le cœur de l’homme n’ait pas rejeté cette affreuse invention de la poudre ? Elle semble détruire ce que la gloire militaire a de plus éclatant ; le vrai courage, la force, l’adresse perdent tous leurs avantages : la faiblesse et la lâcheté peuvent en triompher, et le soldat timide devient presque l’égal du guerrier le plus redoutable."
Roland furieux, Chant XI. de Ludovico Ariosto, dit l'Arioste (1474-1533)