Plume de platine Inscrit le: 23/5/2011 De: |
Hommage Ă Jean Tardieu EST-CE BIEN LA
Hommage Ă Jean Tardieu
Est-ce bien là ? sur l’aube à peine retirée de la nuit est-ce bien là ? que se rassemblent les rumeurs rumeurs brumeuses le regard hésitant entre l’ouïe et l’ailleurs est-ce bien là ? dans le refus de la métaphore dans le va-et-vient du sens et du non-sens que gît ce que poème veut dire permets-moi ce refrain d’une fausse question est-ce bien là ?
tu écrits et je t’en remercie « dans un sens ou dans l’autre longtemps hésita le passage de l’ouïe au regard »
alors que tu sais que l’oreille voit et que l’œil entend
ai-je bien vu, lu, écouté ta voix disant « Comme j’entends déjà mourir ma raison ma mémoire dans les chantiers déments de l’avenir »
toute poésie est Chantier, Sentier on meurt de ne pouvoir le dire Ce mourir-à -soi fait exister Puisqu’il n’y a pas d’autres lieux que le mourir et le vivre
et ces mots qui m’ont grandi Peut-être trop vite « Toi qui es tout, qui n’es plus, qui n’es pas : peut-être seulement l’ombre de l’homme qui grandit sur la paroi de la montagne le soir. »
dis-moi, le matin, ne suis-je pas l’hombre de moi-même l’homme est son ombre il n’y a d’ombre qu’humaine La chose ne sait ni nuit ni jour, ni lumière ni obscurité l’homme connaît les quatre sur le Croix, celle du poétique le jour de la nuit, la nuit blanche, l’obscurité fulgurante, la lumière noire le spectre de l’Autre
tu as crié je prends les mots au hasard « Il n’y a Aucun lieu Ici Ni ailleurs »
l’Homme, le poète habite-il le temps est-il le temps ? la temporalité est-elle sa demeure ? ce ne sont que des questions ? ne suis-je pas ici dans cet ailleurs hors du temps justement avec toi sans te dire adieu ?
qu’empote la nuit puisque la lumière est nuit ce n’est pas une question
tu as dit aussi « Je me suis installé pour y mourir dans une image »
Nous le savons les images ne meurent pas Elles vivent d’elles-mêmes, Presque pour elles Du moins le croient-elles Et si l’Homme les regarde C’est pour elles et non pour nous Du mois le veulent-elles Pudeur de l’image Nous tous, les hommes Toi et moi Et les autres qui sont en nous Tu le sais La chambre n’est-elle pas le monde ? Pascal, permets-moi, dira la chambre Et le malheur d’en sortir Non l’endroit clos de la demeure Mais le lieu d’habitation de tout homme //
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