Plume de platine Inscrit le: 23/5/2011 De: |
Mais on s’y perd Mais on s’y perd De ces villes enfumées, en fiévreuses Nous déambulons Toi et moi Il faut y prendre garde Les villes en fumée s’affolent Elles brûlent ton corps et ton âme ; Allons reviens ? Vers les tiens, Ceux du jour et de l’aube Abandonnent la noirceur des jours anciens Et reviens parmi les teins. Est-ce si douloureux ? Si terrifiant ? Mon corps est-il à ce point si répugnant ? Il est vrai je ne suis ni homme ni femme Dépareillé, disqualifié, indifférencié Je suis tout le monde et personne. Personne ne voudra de moi Entre mes jambes, dans son cœur
Ainsi je suis, perdu ; parmi vous tous. Je ne suis personne et tout le monde. N’oublie pas cette litanie Un jour, elle sera la tienne. Dans l’ombre et la mort. Car la mort, vois-tu, défait tout Elle gomme et nivelle, Elle massacre les couleurs et les âmes. Prends garde Ne rit pas de moi. Je suis toi. Dans l’élan du sable. Epouse-moi, et tu verras Quoi ? Comment ? Comment voir dans le sable ? Tu vois, tes questions sont lointaines. Décidément, tu es loin de moi. Il te faudra peut-être, mesure le peut-être, Pour me rejoindre, Moi, dans l’ombre des morts et des damnés Peut-être un jour, dans la nuit Ton corps sera mien ?
Pardonne, mère ? Il faut comprendre, écrivais-je à ma mère, à Elfried. J’ai noté en ce mois de fin juillet : L’Horreur.
Peter Hans s’est donné la mort le 28 juillet 1944. Sur sa plaque : Peter Hans, Honneur et Patrie, 1926-1944.
On se trompe On se trompe sur les villes saintes ; Elles sont les mêmes, blanches et ocres Elles ne ressemblent à rien Rien de rien et de couleur On s’y perd, on s’y adonne Il est rai De peur //
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