Un agneau fort aimable en allure penaude
S’en allait tendrement de sa mine pataude.
Renifler le parfum des toutes jeunes fleurs
Le faisait compagnon des oiseaux pairs siffleurs.
Il cheminait ainsi pour rejoindre la source
Du ru qu’on dit chantant, fontaine de ressource.
Paissant de ci de là, de temps en temps bêlant
Notre bête insouciante avait fort bel allant.

Un loup, passant par là, s’en vint à sa rencontre
Se rapprochant de lui pour en être tout contre.
Sans perdre son aplomb le fringant canidé
Déballa son discours sans être intimidé.
-Que fais-tu donc, l’ami, aux confins de ces routes ?
-Sont-ils à toi ces près où je vois que tu broutes ?
*Ils ne sont pas à moi mais à ma mère-grand
*Épouse d’un chasseur, très féroce émigrant.

Ayant vécu jadis une sotte aventure
Où petit pot de beurre et même confiture
L’avaient mis à la peine avec un lot de plomb
Le causeur décida de revoir son aplomb.
-Si tu veux nous pouvons jouer sur cette berge
-Au jeu saute mouton qu’on pratique à l’auberge.
*D’accord sacré loubard ! Prête-moi donc ton dos
*Pendant que des prieurs diront quelques crédos.

Ainsi naquit un sport au profil bien loufoque.
Et depuis l’otarie attèle aussi le phoque.