Le rire médecin - (... à suivre)
LA GRANDE FARANDOLE. Un beau jour, après la séance journalière de soins intensifs prodigués aux enfants.Le temps suspend son vol … de bombardiers chargés de piqûres. Le silence entame un règne de quelques secondes avant d'abdiquer. Le roi de la pantalonnade vient d'enter Pour revendiquer son droit originel sur le propre de l'enfant : Le rire !
Il veut récupérer son trône Et tel un "Moïse" contemporain, Il ouvre en deux cet océan médicalisé. Pour remettre en mains propres aux petits d'hommes, Ce droit qui leur appartient en toute priorité. Résignée, la maladie met sa chape de plomb en bandoulière Et s'en va faire un tour.
Plus loin. Le temps de remettre en question sa gravité. Le temps d'apprendre à maquiller sa fatalité Et rhabiller sa froideur d'une armure bariolée Comme celle de ces adultes déguisés en gamins. Pour mieux se faire supporter.
Pour mieux savoir ne pas abîmer l'espoir, Avec ses gestes glacés de vérité pas bonne à dire. Enfin, pas comme ça. Pas comme au temps des apothicaires Qui soignaient les enfants comme des adultes Et les adultes comme des corps insensibles. C'est pourquoi des « clowns hospitaliers », clowns spécialement formés pour intervenir en milieu hospitalier, improvisent et construisent le spectacle du jour. Selon les inspirations, la capacité magique d'une chose, d'un objet...... un brancard-camion-de-pompier, Un chariot-de linge-petit-train-des-montagnes, Un semainier-de-médicaments-coffre-à -joujoux, Une feuille de température-album-à -colorier Ou même un pied-de-perfusion-arbre-à -cabane-de-jardin, etc. A chaque fois ils réinventent le rêve éveillé. Selon les humeurs du petit spectateur, inquiet de cette cascade soudaine et chamarrée. Car la maladie est toujours là . Triste à pleurer. Alors d'approche respectueuse en patience infinie, d'infinie douceur en petits pas attentifs, d'attention préoccupée en sensation "douce-amère" et de "douceur-sucrée" en sourire charmeur, ces clowns investissent les lieux. Sourire après sourire, ils accrochent des guirlandes d'éclats de rire dans les chambres éberluées.
- Arteaga |
Recueil : "L'ENFANCE À L'HÔPITAL".
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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