Pas de logement sans payer
Et pas d'argent sans travailler,
Pas de boulot aux sans-abri,
Mais prêtez-leur vos rues… Merci !
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A vous, qui l'accusez le fiel au bord d'un rire,
Ne jugez pas l'état d'après vos artifices.
En ces instants frileux, il veut juste un sourire
Pour l'aider à brûler ces fagots d'injustice.
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Il ne veut rien de plus qu'un morceau d'attention,
Mais si vous le jugez mériter ce trottoir,
Passer sans regarder, sans poser de questions,
Sans savoir où commence et finit son désespoir.
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Jamais ? Demain peut-être, vous serez dans son cas
Et bien plus que la main, vous tendrez vos deux bras,
Présentant vos espoirs à ces regards gênés,
Pour quémander ces droits que l'on a détournés.
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Là , vous remercierez le poids d'une piécette
Qui, le temps d'un croûton, comblera la disette,
Avec le souvenir de vos jours sans soucis,
Où vous ne pensiez pas vous retrouver ici.
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Rester ainsi sans but n'est pas un choix conscient,
Mais la condamnation d'un destin malveillant.
Alors il reste assis, Ã compter les exclus
Par tant d'esprits fermés et trop de doigts tendus
- Arteaga