Matin magique.
L'enfant s'était emmitouflé
Dans un silence qui permet aux rêves d'exister
Et il s'était endormi très vite
Sans écouter les rires des anciens enfants.
Lesquels devant leur assiette à moitié vide
Et leur verre à moitié plein,
Se racontaient des tas d'histoires à veiller debout.
Soudain,
Il s'est senti tendrement secoué
Par un renne argenté venu lui brouter sa manche
Et toutes les étoiles se sont envolées de sa tête.
Le Père Noël était passé !
Il l'avait très bien entendu,
Puisqu'un millier de sourires impatients
Lui tendaient les bras pour l'en convaincre.
Alors,
Les yeux débarrassés d'un sommeil devenu inutile,
L'enfant s'est laissé emporter en souriant
Vers une véritable histoire à rêver debout.
Il ne voyait plus que ce qu'il voulait voir
Et il s'est figé devant le sapin magique,
La bouche grande ouverte comme un coffre à jouets.
Mais il ne voulait pas trop s'en laisser conter
Et les bras pendant le long de ses jambes fébriles,
Il décontractait ses petits doigts excités,
Prêt à dégainer pour vaincre le défi des papiers cadeau
Dans un face-Ã -face dont il sortirait vainqueur.
Au bout de quelques minutes d'un âpre combat,
Apostrophé de mots filants comme des étoiles
Et gros comme des éclats de rire,
Tous les jouets dénudés et vaincus sans pitié
Déposèrent leur armure aux pieds de l'arbre aux enfants.
Le très vieux monsieur n'avait presque rien oublié.
Il y avait la panoplie pour devenir un héros qui vole,
Et puis le gros camion qui faisait tout ce qu'on voulait
Et puis le grand garage pour mettre autour
Et puis un ballon qui ne casse pas beaucoup de carreaux
Et puis un grand nounours aux yeux couleur baisers
Pour rassurer quand maman n'est pas lÃ
Et puis…
... et puis les regards illuminés des parents,
Qui remerciaient le Père Noël d'exister pour "du vrai".
- Arteaga.