Il est mille printemps


Il est mille printemps qui seront toujours beaux
A l'oisillon tombé du nid pour la première fois;
Mille dangers aussi à la petite proie
Qui s'émerveille innocemment aux couleurs du tableau.


Vautour sanguignolant, vampire du levant
Caché à la tige des fleurs guette alors le rapace
Cueillant la vierge fleur à la lueur s'ouvrant
Immaculé bourgeon cherchant encor' sa place.

Prédateur étouffant ainsi de glace:
La triste fleur au pied d'argile sur sa terre gelée
Courbe éhontée la tête et peu à peu s'efface...
A peine éclose se renie, pétales irisés.

A la fade lueur d'un été qui s'annonce
La tige se veut marbre et se boise et enfin durcit
Enfermant en son coeur cette épine de ronce
Pour qu'à chaque printemps jamais ne parvienne l'oubli.


Mais un jour butinant s'approche un papillon
Dont le battement d'aile pur fera tomber le voile...
De ses ailes la poudre en léger tourbillon
Déclamera mille couleurs au coeur en sa prison.

Ainsi se couvrira l'épine d'une terre nouvelle
Et se disperseront de nouveau mille graines
Renaîtront alors les bourgeons à mille aubes nouvelles
Car les Amours toujours triomphent de nos peines...



Alain

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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là!