Comme une pierre qui roule (je suis...) - (Recueil : "AU GRÉ DES MUSES").
Écoulant sa saignée aux lueurs d'un flambeau,
La montagne exaltée me pousse en souriant
Et roulé par le temps jusqu'au bord d'un ruisseau,
Je me laisse entraîner aux allants du coteau,
Attiré par un flot plus ardent...
... faisant front aux fureurs d'un torrent implacable,
J'abrite le printemps d'un courant trop pervers,
Pour préserver le frai d'une mère indomptable,
Qui impose aux éclairs son instinct immuable,
Avant d'aller rejoindre la mer...
... déposé par les flots d'un océan rêveur,
Sur sa grève alourdie d'un boulier ruisselant
Et couvé par les flux, sous un vent migrateur,
Je projette mon âme emperlée de sueur
Dans l'ombre d'un rivage ondoyant.
Pour exaucer les vœux d'un amour espéré,
J'empierre les nuits de lueurs séculaires
Et porté par l'ardeur d'un galop argenté
Je compose un ballet dans l'espace éthéré,
Au sein des amours crépusculaires.
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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