Frères d'armes - (... à suivre).
PETERS, mort au combat. La Walkyrie est là pour te prendre en son sein, Ne voulant pas laisser ton âme sans merci. Tu vas devoir vomir ton sang de norvégien, Mais l'esprit de ton corps ne peut mourir ici.
Je vais, les mains rougies des pleurs de tes entrailles, Poursuivre nos destins guidés par les vautours. Je veillerai ton cœur au milieu des batailles, Ton souvenir gravant le marbre de mes jours.
Je vais vomir ta mort en attendant la mienne, Tromper cette douleur au gré de ma colère. Je vais tout maculer pour que je me souvienne De cette heure infectée qui m'a ravi un frère.
Fais patienter pour moi les dieux de ton empire, Je veux rester encor pour geler mes pitiés, Sans remords et sans loi, à l'ombre d'un sourire Survivant dans ma tête hostile aux sociétés. | ANTONIO, mort au combat. J'ai dû pleurer l'adieu avant un vrai bonjour, On a fauché trop tôt les champs de l'avenir, Tu es parti d'un coup en charroyant ce jour Et me laissant ton sang pour simple souvenir.
Tu étais comme moi, des soleils d'Ibérie, De ce pays debout qui chante sa misère. Voulant mourir pour eux, dans cette autre patrie, Tu l'auras fait sans moi en m'offrant ton mystère.
J'ai cloué dans ma tête une croix sans médaille, Ne pouvant enterrer la fierté de ton corps. Je t'ai abandonné au cœur de la mitraille, Car le guerrier de l'ombre est renié dans la mort.
C'était un au revoir aux accents de défi, Planté dans ce repli que j'ai dû accepter. Mais j'ai juré qu'un jour je reviendrai ici, Saluer cet endroit que je n'ai pu creuser. LEGIO PATRIA NOSTRA
- Arteaga |
Recueil : "MORE MAJORUM".
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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