Moi, j'ai mon franc parler, aussi ne vous déplaise
Vulgairement parlant : "J'ai une grande gueule"
L'âge m'a façonnée, je ramène ma fraise
Si je suis faite ainsi : je ne suis pas la seule .

J'ai le rire potache et m'amuse d'un rien,
Je préfère aux sanglots l'humour un peu grinçant,
Celui à contre pied qui s'il ne fait du bien
Évite de mourir en étant emmerdant.

Moi, j'ai le cœur bleuet, couleur du ventricule
Qui aurait des ratés d'où sa teinte anormale.
Il permet l'écriture celle qui ne recule
Devant aucun quatrain d'amoureuses rivales

J'aime aussi être l'autre, ignorant la première
dans le monde profond où se cachent captifs
Sentiment abyssal, douleurs pénitentiaires
que l'on tait sans raison, qui se font érosifs.

J'ai posé mon passé sur des feuilles jaunies,
Qu'une encre a martelé, incrusté sur des pages.
Les erreurs, les douleurs, les regrets sont enfouis
Dans un coin de ma vie. Je les garde en otage.

Moi ! Ce tout petit moi s'offre une paix royale.
Quelques petits tourments titillent son cerveau
Mais rien qui ne réclame de se faire du mal
Avec le temps la vie est un si beau cadeau.

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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas