Le vent souffle sur la montagne
Un vent à décorner les bœufs
Est-ce le mistral, la tramontane
Qui agite tes cheveux ?

Je te regarde et m’émerveille
Une poésie à l’état brut
Quelques éclats de soleil
Pour parfaire ce culte

C’est une photo, une peinture
La Joconde de tous les jours
Pas de musée ni de dorure
Authenticité de l’amour

Le vent souffle sur la montagne
Les arbres courbent l’échine
La toile te fait un pagne
Toi la rose aux mille épines

Instant volé dans le désordre
Des émotions intemporelles
Et froid qui vient mordre
Ta joue mordorée de ciel

C’est une folie qui se déguise
C’est le diable dans les silences
L’invisible qui aiguise
Le couteau des absences

Le vent souffle sur la montagne
Je t’imagine dansant là
Métaphore quittant le bagne
De mon cœur un peu las

Le vent souffle et projette
Dans l’horizon gris et froid
Une toile et la palette
D’un peintre trop maladroit

Mais la maladresse n’est-elle pas
La prouesse des artistes
Le talent que d’être soi
Le sourire des yeux tristes ?

Loïk Perrin

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