Je ne sais plus voir dans le vin
Si mon destin a fière allure
Ne pouvant plus de mon galure
Sortir encor un chaud lapin.
L’estaminet d’où je ressors
Est fort empli de pieuse foule
Trouvant qu’ici l'on se défoule
En vers gobés donnant essors.
Laisse le peuple en son carcan
Se départir pour faire fête,
Car on emplit bien trop sa tête
D’oukase aimant peu le cancan.
Allez venez vous les Seigneurs
Qui savez tant chanter les belles
Vous ne serez pris pour rebelles
Si vous mettez du baume aux cœurs.
Le Troubadour est aujourd’hui
Un déclassé dit la marmaille
Qui se plaît tant dans sa brumaille
Où son corps beau soudain reluit.
Piquez aussi tous ces perdreaux
Nés cette année avec sucette.
Puis agissez avec pincette
Pour leur ôter tous ces barreaux. !
Qui dit si fort que le printemps
Dope le faible et sa compagne.
Moi je suis là dans ma campagne
Et je jardine avec le temps.
Qu’on se le dise avec respect
Je pleure aussi lorsque je prêche
En regrettant l’avis trop rêche
Qui rogne hélas du beau l’aspect.